C'est en 2013 qu'André a terminé l'écriture de son livre "Lou Chnapan chez les Indiens".
Comme chaque année, en octobre, il part passer quelques mois avec Hélène, son épouse, en Inde. N'ayant pas eu le temps de trouver un édideur en France, il emporta son manuscrit dans ses bagages.
Son intuition fut bonne, puisqu'en début d'année 2014, il s'adressa aux frères de Saint François de Salle (MSFS) à Visakhapatnam. Ceux-ci réalisent tous travaux en relation avec l'imprimerie et spécialement l'édition de livres.
Avec l'aide du Père Suresh Babu, qui a lui même écrit plusieurs ouvrages, André a édité son oeuvre en Inde, pays qu'il chéri tant.
De retour en France, il dédicassa son livre dans les locaux de :
"Majuscule Librairie", Papeterie Birman, 7 rue des Arts à Thonon.
C'est donc tout naturellement à cette librairie que vous pourrez trouver
"Lou Chnapan chez les Indiens"
Extrait du livre d'André Turillon -
Lou Chnapan chez les indiens
"Nous avons beaucoup réfléchi et cherché à comprendre quelles étaient les raisons des ces problèmes. Le parrainage d'enfants indiens, dont je vais parler maintenant, a mis fin à ces interrogations.
Si nous prenons l'exemple indien : l'enfant reçoit dès la conception dans le ventre de sa mère, une nourriture très particulière faite d'épices qui donnent au lait maternel une saveur qu'il ne trouvera nulle part ailleurs. A sa naissance, le bébé indien est pris en charge par toute la famille si bien qu'il a du mal à reconnaître et à faire la différence entre l'oncle et le père. Pour la mère c'est plus facile puisque c'est elle qui le nourrit.
Nous connaissons le cas d'une femme qui a donné l'un de ses bébés à sa sœur qui n'en avait pas. L'enfant est imprégné d'une tradition séculaire. Un exemple frappant est celui d'un petit de deux ans qui est capable de manger une nourriture épicée jugée beaucoup trop forte par un adulte européen.
Si les embrassades dans la famille indienne sont rares entre parents et enfant, il y a toutes sortes de caresses qui font que des liens charnels très forts s'établissent entre l'enfant et son entourage familial. Nous avons trouvé très étrange qu'une mère tape avec le plat de la main sur la tête de son bébé pour le faire digérer et dans le dos pour l'aider à trouver le sommeil. Toutes ces constatations ainsi que la peur de l'échec nous ont fait renoncer à l'adoption.
Hélène avait un grand-oncle, le père Menthon, qui fut pendant vingt ans maître des novices chez les missionnaires de Saint François de Sales (MSFS) à Visakhapatnam, en Inde. Homme de caractère à la foi sans faille, il forma de nombreux jeunes prêtres dont certains eurent de hautes responsabilités dans le développement des MSFS.
L'un d'entre eux, le père M.K. Mariadas est encore aujourd'hui Archevêque de Visak (abréviation de Visakhapatnam) ainsi que de nombreux provinciaux.
Le père Menthon, quant à lui, avait l'habitude de rester chez nous lorsqu'il était de passage à Thonon pour rendre visite à ses "bienfaiteurs" comme il les appelait. Chez nous, il appréciait tout particulièrement le breakfast (petitdéjeuner) qu'Hélène lui préparait ; des œufs au bacon, du fromage, du pamplemousse, etc.
Notre maison est située dans un quartier calme de Thonon, ce qui favorise la méditation et le recueillement pour ses prières quotidiennes. Mais ce qu'il aimait par-dessus tout, c'était l'intérêt que nous portions à l'Inde, sujet sur lequel il était intarissable. Nous avions l'habitude de lui remettre lors de ses visites un peu d'argent pour "ses lépreux". En fait, peu nous importait la destination de nos dons, nous savions qu'il en ferait bon usage. Un beau matin, une lettre "par avion" attira notre attention. L'enveloppe était en for mauvais état et semblait avoir été en partie ouverte. A l'intérieur se trouvait la photo en noir et blanc de deux enfants indiens, ainsi qu'une lettre : "Chers André et Hélène, je reçois régulièrement de l'argent de la part du père Menthon. Je suis en charge d'un petit dispensaire où les pauvres sont soignés gratuitement. Il y a quelques jours, un homme accompagné de deux enfants, un garçon et une fille âgés de huit et dix ans, est venu me voir et a déclaré : Ma sœur, je suis très malade, il ne me reste que quelques jours à vivre. Pouvez-vous me promettre de vous occuper de ces deux enfants que voici."
Nous avons décidé de prendre en charge ces deux enfants. C'est ainsi que Joseph et Seshamma devinrent les deux premiers enfants parrainés de Visakhapatnam, aux bons soins de Sœur Marie François et de la congrégation des Sœurs de St Joseph d'Annecy."